Pour célébrer les 20 ans d’expositions consacrées aux artistes normands, l’espace musée Charles Léandre se transforme en une véritable ménagerie mêlant l’animal domestique, fidèle compagnon, aux animaux sauvages observés dans leur environnement. Cet arche de Noé explore ainsi de 1850 à nos jours, au travers de 150 œuvres (peintures, dessins, sculptures) les rapports qu’entretiennent ces artistes avec les animaux. Le parti pris de cette exposition est de présenter l’animal seul, la seule présence humaine que l’on peut deviner est celle de l’artiste portant un regard attentif et attendri sur son modèle.
L’idée de cette présentation en revient à Eric Lefèvre, expert de l’œuvre des artistes normands, qui collabore régulièrement aux évènements de l’espace musée Charles Léandre :
“L’art animalier est vieux comme le monde. Les hommes de la Préhistoire, ceux de Lascaux ou de la grotte Chauvet, n’avaient pas d’autres sujets que les bêtes féroces qui les entouraient. Nos artistes, en Normandie à l’époque contemporaine, se sont pliés à ce genre avec beaucoup de tendresse et d’affection.Certains d’entre eux ont réalisé dans l’intimité de leur atelier des portraits de leurs animaux domestiques (chats, chiens, singe). André Hambourg a aimé son Mimi, Charles Léandre, sa Zaza. Les artistes paysans comme Jules Rame se sont passionnés pour les animaux d’élevage (moutons). Et il n’était pas envisageable d’ignorer Eugène Boudin et ses études de vaches. Les Zoos et les ménageries de cirque ont notamment inspiré Géo Lefèvre (ours, dromadaires). D’autres, en artistes-voyageurs, sont allés dessiner des animaux exotiques (lion et girafes de Jacques Simon, kangourous de Jacques Pasquier).
Enfin, quelques-uns ont fait de l’art animalier une véritable spécialité. C’est le cas notamment des sculpteurs Raymond Bigot, Gaétan Douis ou Gaston Le Bourgeois. Trois artistes rattachés à la période “Art Déco” et dont nous présentons une belle sélection d’œuvres. Pour les deux derniers, il s’agit d’une véritable révélation. Gaétan Douis, ami de Bigot, proche de Pompon, est un artiste confidentiel que nous sommes heureux de présenter au public. Il en va de même pour le Virois, Gaston Le Bourgeois.”
illustrations :
Jacques Simon, le chat, huile sur toile, collection particulière
Louis-Edouard Garrido, La vache, huile sur panneau, collection espace musée C. Léandre
Raymond Bigot, le pingouin Torda, gouache, collection particulière
Pierre Letellier, le rêve du renard, huile sur toile, collection particulière
Charles Léandre, Zaza et la bouteille de champagne, encre de chine rehaussée de gouache, collection particulière
Gaëtan Douis, perdrix, bronze, collection particulière
Raymond Bigot, couple de chouettes, bois exotique, collection particulière
Géo Lefèvre, éléphant chêne patiné, collection particulière
Gaston Le Bourgeois, cochon d’Inde, merisier, collection particulière
Le samedi 22 février à 15h : Conférence autour de la vie et de l’oeuvre du sculpteur Raymond Bigot (1872-1953) présentée par Léo Lefèvre.