AVANT-PROPOS
Bien sûr, j’ai déjà parlé de Wallard lorsque il s’est agi de montrer l’exceptionnelle collection de mon ami Jacques Pasquier. C’était, il y a trois ans déjà, au château de Bénouville sous les auspices du Conseil Général du Calvados. Mais c’est Yvonne Guégan – encore elle, mais vous ne saurez peut-être jamais assez ce que, intellectuellement et émotionnellement, je dois à cette éblouissante artiste- qui me parla, la première, du pharmacien de Trouville. Yvonne échangea avec lui, une longue et abondante correspondance. Wallard lui écrivait au dos de ses photographies, de sa très belle écriture, des mots très poétiques. Dans une petite pièce, en contrebas de l’atelier de la rue Géo Lefèvre, où nous n’étions que quelques-uns, privilégiés, à pénétrer, Yvonne avait accroché deux grandes photographies de Wallard : un portrait de Madame Guégan, mère, et un autre, souriant –très beau- de Chagall. Ce dernier me fascinait et Yvonne, un jour, me montra les autres photographies : des nus, des paysages, des antiques, et des photographies d’elle où elle apparaissait, magnifique ! Le hasard d’une rencontre avec Dominique, la dernière femme de Wallard, a fait le reste. Et c’est avec une joie bien sincère qu’une fois encore, j’ai choisi de vous présenter, ici, dans ce lieu qui vous le comprenez bien, m’est plus cher qu’un autre, le travail d’ un artiste qui eut cette chance incroyable : être ” l’ ami des poètes et des peintres ” d’une époque
Eric Lefèvre
Photographies – collection privée
Dominique et Emma en compagnie de Louis Aragon, Le Haut-Bois 1979
Marcel Gromaire et Daniel Wallard
Emmanuelle Riva, 1971
Wallard, Daniel – Aibes (Nord), 13 juillet 1913, Touques (Calvados), 18 janvier 1983.
Originaire du Nord, Daniel Wallard poursuit ses études à Lille. Pendant de longues années, il a exercé à Trouville-sur-mer la profession de pharmacien. Très lié, avant guerre, au milieu artistique parisien, il a noué de solides relations amicales avec bon nombre de personnalités. Daniel Wallard est ainsi un proche de Louis Aragon, de Marcel Jouhandeau ou de Jean Paulhan. Il est également l’ami de Fernand Léger auquel il rend hommage à Caen, en janvier 1960, en organisant une importante exposition à la porte latine, place de la Résistance. Photographe sensible, il a photographié à de multiples reprises les uns et les autres et ses portraits ont illustré un certain nombre d’ouvrages ou de revues.
Eric Lefèvre – « artistes contemporains Basse-Normandie 1945 – 2005 »